Le pouvoir qui contrôle la capitale est constitué de scientifiques idéalistes angoissés par la gestion d’une crise permanente. Les scientifiques au pouvoir et leurs techniciens sont sélectionnés pour leur capacité à improviser des solutions d’urgence face aux dérégulations sociales, environnementales et économiques les plus graves. Ils ne manquent pas d’idées, n’y de travail, mais leurs idées doivent être obligatoirement testés scientifiquement avant d’être mise en application. De nombreux projets sont en cours d’évaluation. Ils sont ultra-secrets pour la plupart.
Le coût de ces recherches expérimentales est considéré par beaucoup comme la cause principale de la crise. Les représentants des classes moyennes qui demandent des comptes depuis longtemps sur ces expérimentations secrètes, excédés de ne jamais recevoir de réponses, complotent pour renverser le régime.
La jeunesses des classes aisées s’habillent avec excentricité. Elle ne fréquente que les écoles et les lieux de loisirs qui lui sont réservés.
La société est formés de castes d’inspiration folklorique enclavées dans des quartiers sécurisés.
Habituellement, l’étude des arts, considéré comme un loisirs de luxe, n’est accessible qu’aux enfants des hauts fonctionnaires. Jensen a été exceptionnellement accepté dans la plus prestigieuse école d’art car il dessine, d’aprés nature et de mémoire, avec une précision supranormale depuis son plus jeune age.
Les citoyens autorisés à vivre en ville respecte un code de comportement social réglementé. Tout manquement à ce code comportemental est passible d’exclusion immédiate. L’exclusion peut frapper les citoyens des classes moyennes comme ceux des classes les plus aisées.
En dehors des villes sécurisés, reliées entre elles par un réseau de tunnels commence le no man’s land. Il s’agit d’une immense zone géographique, désertée à la suite d’une catastrophe environnementale. Le pouvoir central n’a plus les moyens d’y exercer son autorité. Les frontières sont réduites autour de mégapoles d’activités spécialisées ; industrie, santé, éducation, recherche scientifique. Les mégapoles sont devenus des micro-états corporatistes. Seules les classes les plus aisées et leurs collaborateurs peuvent circuler librement entre les mégapoles. La circulation des classes moyennes est réduite par de nombreuses prérogatives. Il faut être malade pour se rendre dans la cité de la santé, en vacances pour aller dans celle des loisirs, cobaye ou chercheur pour visiter la cité des sciences. Malgré ces quelques restrictions, la plupart des citoyens sont heureux de leurs conditions de vie.
Les classes défavorisées n’existent plus dans les grandes villes, elles survivent dans le no man’s land où cohabite une population extrêmement disparate constituée de tous les inadaptés à l’organisation des mégapoles. Souvent regroupés en bandes ou en familles, les habitant du no man’s land sont pour la plupart des nomades qui se déplacent en squattant les infrastructures urbaines abandonnées pendant la catastrophe environnementale. Dans certains endroits, tout fonctionne encore comme si l’énergie était inépuisable. Les groupes installés dans ce genre de résidences se sédentarisent et protègent leurs territoires. Les médecins sont rares dans le no man’s land, le moindre accident ou une infection bénigne peut avoir de graves conséquences.
Les zones les plus organisée du no man’s land gardent des contacts sporadiques avec l’autorité centrale. Elles sont considérées par les mégapoles comme des implantation pionnière d’une éventuelle revitalisation du territoire.
Une multitudes de villages parsème les vallées qui abritaient les anciennes plantations hydroponiques. Remisent en activité par une nouvelle génération d’ingénieurs agronomes, elles commencent à alimenter les mégapoles en produits frais. La population est devenu en grande majorité végétarienne après la première grande épidémie bovine. L’abattage totale du cheptel bovin a été la seule solution pour éradiquer l’infection virale transmissible à l’homme. Les poules et les cochons furent ensuite éliminés par prévention des les premières alertes épidémiques. De nombreuses anciennes races d’animaux domestiques sont complètement éteintes. Le cheval, l’autruche, le chien et le chat sont les seuls mammifères à avoir échappé à l’éradication massives des espèces proches de l’homme. Les autres espèces, dites sauvages, n’étant depuis longtemps plus présentes que dans les banques de séquençage ADN de la cité des sciences.
Souvent clochardisés, les derniers humains carnivores ne sont intégrés à aucune bande, ils survivent souvent seuls en chassant les mammifères de plus en plus rares et contaminés comme les chiens ou les chats. Pour de nombreux exclus qui ont survécu à cette période, il s’agit de souvenirs difficiles à évoquer. Jensen est passé par là avant de rencontrer Fulcanelli. Une étude du bureau du recensement affirme que 76% des exclus décèdent pendant les quinze jours qui suivent leur entrée dans le no man’s land. Selon un organisme chinois indépendant, ce pourcentage serait bien plus élevé. Pour cette raison, d’immense zones du no man’s land sont encore totalement désertes et ceux qui prétendent les avoir exploré racontent des histoires que personne ne croit.
Aprés la catastrophe écologique, les habitants du no man’s land se sont rapidement familiarisés avec les modification du climat, de la faune et de la flore. Plus rien ne les étonnent. Les amoureux attendent l’apparition d’un ciel illuminé de micro-particules luminescentes pour se déclarer leur flammes et ils s’offrent des fleurs qui sont loin de ressembler à des roses ou des marguerites.
Fulcanelli élabore une théorie scientifique pour expliquer le bouleversement écologique dont il assure la nomenclature et la description systématique. Son programme de recherche est financé par les édiles de l’autorité centrale avec qui il entretient des relations privilégiées. Il possède un laisser passer pour circuler entre les mégapoles. Fulcanelli est passionné par la vie des grands découvreurs. Il admire surtout Isaac Newton dont il se croit, lorsqu’il est très fatigué ou enivrer, la réincarnation. Il s’imagine alors le père d’une nouvelle théorie universelle totalement révolutionnaire sans jamais réussir à la formuler une fois l’ivresse passée.